J’avais aujourd’hui envie de traiter d’un sujet un peu différent de ceux dont j’ai l’habitude (c’est mon blog je fais c’que j’veux!), car je reçois ces derniers temps de nombreux emails d’auteurs en cours d’écriture, ou simplement de personnes qui aimeraient bien se mettre à l’écriture mais qui ne savent pas vraiment par où commencer. Je me suis dit qu’il pourrait donc être intéressant de faire des sortes de petites fiches des choses importantes à savoir quand on souhaite écrire un ouvrage, qu’il s’agisse d’un roman ou d’un livre traitant des diverses disciplines présentes en ésotérisme ou dans tout autre domaine. Je ne me considère pas comme un grand écrivain, loin de là, mais comme tout le monde j’ai galéré, et des petits tips m’ont bien servi pour avancer. Peut-être pourront-ils être utiles à d’autres, donc. Rien de révolutionnaire bien entendu, mais juste quelques pistes et conseils…
A) Préambule
1) Ecrire pour soi et pour se faire plaisir
L’une des grosses erreurs que commettent souvent ceux qui souhaitent de mettre à écrire, est de commencer par se poser la question « qu’est-ce qui intéresserait le public? ».
Si cette logique est louable et qu’elle demeure bien souvent l’une des premières motivations du futur écrivain, elle mène trop souvent à s’égarer et, à terme, à abandonner en cours d’écriture.
Comprenons-nous bien, écrire un livre prend en général beaucoup de temps (en moyenne de 6 mois à 4 ans). Si vous choisissez un sujet parce qu’il pourrait intéresser les autres sans même commencer par vous intéresser vous, alors vous n’arriverez jamais au bout. Vous commencerez à écrire un peu, une page, 10 pages, 20 pages… et puis peu à peu vous vous essoufflerez, la flamme qui vous avait fait commencer à écrire s’éteindra et vous abandonnerez votre ouvrage qui, plus qu’un plaisir, deviendra un labeur.
De plus, penser à « qu’est-ce qui intéresserait le public », c’est s’imaginer que l’on va toucher le public avec son ouvrage, donc qu’il va se vendre. C’est penser la chose sous un angle marketing. Mais là encore, chaque année des milliers de livres sortent dans les étales des librairies, et 1 à 2% seulement d’entre eux se vendent vraiment bien, pour les autres, ils vivotent, se vendent à deux ou trois cents exemplaires (et encore) et disparaissent dans l’indifférence générale. Pourtant, ce sont parfois de très bons livres qui se retrouvent ainsi oubliés, pour une raison simple: le public va plus naturellement vers les auteurs connus que vers ceux qui débutent, et ce quelle que soit la qualité des textes des uns et des autres. Bien des auteurs se retrouvent ainsi déçu si ce qu’ils attendent est « l’après ». Ne songez pas à l’après, songez à maintenant. Le seul moyen d’arriver véritablement au bout, c’est d’écrire pour vous-même, pour vous faire plaisir. Au moins lors de l’écriture du premier jet.
Vous avez envie d’écrire? Génial! Alors écrivez pour être heureux de ce que vous faites, sans penser à l’après: « est-ce qu’il sera apprécié des éditeurs et publié? » « est-ce qu’il sera apprécié du public? » « est-ce qu’il se vendra? ». Tout ça n’a pas d’importance réelle!
Réfléchissez à un thème qui VOUS plaise, qui VOUS inspire, qui vous fasse vous dire « j’aimerais bien lire ça en librairie ». De cette façon, vous parviendrez à aller jusqu’au bout parce que la flamme ne s’éteindra pas, et même quand le temps passera, tout au plus baissera-t-elle en intensité sans jamais disparaître. Comme en Amour quoi!
Gardez à l’esprit qu’un livre, même le meilleur qui soit, ne sert à rien (sauf comme exutoire) s’il reste dans le tiroir de votre bureau.
2) Les livres et l’argent… le miroir aux alouettes…
« Tel livre, véritable best seller traduit en 36 langues, s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires en seulement 6 mois, rendant son auteur millionnaire! »
Haaaa le rêve de la success story. Voilà bien souvent l’image qu’ont les gens des auteurs dont ils lisent les livres, et avouons-le, c’est aussi une image que relatent certains médias comme s’il s’agissait d’une chose commune. Pourtant, comme je viens de l’indiquer au paragraphe précédent, sur les milliers de titres qui sortent chaque année, seule une toute petite poignée se vendent à plus de 100000 exemplaires en France. Et 1 à 2% de tout ce qui sort se vend à des chiffres déjà très bons allant de 10 à 50000 ex. Ha pardon, j’ai oublié un détail, on parle là de romans ou de livres politiques par exemple. Non parce qu’évidemment, selon les secteurs, une grosse vente n’en vaut pas une autre.
En ésotérisme par exemple, on peut considérer qu’un livre est un best seller s’il dépasse les 5 à 6000 ventes annuelles, alors que dans le cadre du roman fantastique il faut multiplier par 20 ou 30 ce chiffre pour avoir un best seller. Rien de comparable donc.
Mais tous ces chiffres, qu’ils soient le fait de romans ou d’autres catégories de livres, demeurent très rares. Ce n’est pas pour rien qu’on parle de best seller. Dans 99% des cas, sur la durée de vie d’un livre (qui dure de quelques mois à quelques années suivant le secteur) s’écouleront à peu près 1000 exemplaires. Et pour les « bons vendeurs », entre 2 et 3000 s’ils ont une petite renommée.
Un livre considéré comme une bonne vente (donc à peine quelques %) en éso par exemple, se vendra aux alentours des 2000 exemplaires s’il est correctement diffusé (et dans les 500 s’il est en auto édition). Maintenant, passons à un rapide calcul. Sur un prix de livre à 20 euros, 7 à 10% du prix revient à l’auteur (et plutôt 50 à 60% en auto édition), soit à peu près 1,75 euros, duquel il faudra bien sûr déduire les charges et impots, mais bon passons. Donc, sur un livre à 20 euros, l’auteur peut espérer s’il a du bol, en tirer (dans le cas de la publication classique ou en auto édition) dans les 3500 euros en quelques années. C’est une belle somme pensez-vous certainement. Mais, amusons-nous à porter simplement ça en ratio horaire. L’écriture d’un livre demande bien souvent plusieurs milliers d’heures de travail, que ce soit entre le premier jet et les multiples réécritures pour en améliorer la forme, le style, corriger les fautes, réécrire des parties entières etc. En moyenne et en nous basant sur les chiffres avancés plus haut, à raison de 3 à 4 heures de travail d’écriture par jour minimum (sans compter toutes les recherches en amont) pendant 6 à 8 mois, on obtient près de 850 heures, ce qui est donc le minimum. Ramenons notre chiffre de tout à l’heure de 3500 euros/850 heures (ce qui n’est pas réaliste pour un vrai livre) et on obtient donc à peu près 4 euros de l’heure. 4 euros, soit un chiffre 3 fois inférieur au Smic horaire. Pas de quoi payer son loyer mensuel.
Alors bien sûr, le but n’est pas de vous décourager, je vous souhaite de tout cœur de faire partie de ces auteurs qui vendent plus et gagnent davantage, mais simplement de ramener tout cela à une simple réalité: Il y a moins d’une chance sur 1000 pour que vous puissiez gagner vraiment de l’argent en écrivant un livre. Alors ne poursuivez pas ce but vain qu’est celui d’espérer se faire de l’argent. Ecrivez pour vous faire plaisir et pour le plaisir de partager ce que vous savez. Ainsi, si cela marche bien, cela sera un bonus. Et si cela ne fonctionne pas bien, pas de regrets!
3) Moi aussi je peux le faire!
« Pffff c’est pas super bien écrit » ou « pffff je sais déjà tout ça » ou « pfff je pourrai pareil en deux-deux »
Ce genre de commentaire est assez courant sur les critiques que l’ont peut voir notamment sur Amazon et ailleurs sur le web, y compris sur les ouvrages d’auteurs mondialement connus. Il faut bien avouer que celui qui juge est dans une position facile qui consiste à simplement… juger en quelques lignes. Mais écrire un ouvrage de 2 à 300 pages est une autre paire de manches.
L’un des travers classiques avant de se mettre à écrire est donc de penser que si quelqu’un a écrit quelque chose, on peut aussi le faire. Mais en mieux, évidemment. Après tout, on est pas plus con qu’un autre, non? Et puis on a toujours l’impression d’en savoir plus, de savoir mieux. Mais quand il s’agit de coucher ce « mieux » sur le papier, la réalité est parfois bien différente et on se heurte à une triste réalité: écrire un livre, quel que soit le thème, n’est pas quelque chose que l’on apprend à l’école et il nous faut souvent dépasser nos certitudes de la première heure et faire preuve de beaucoup, beaucoup d’humilité.
Gardez en mémoire que le livre que vous avez lu est unique, son auteur également. Et vous aussi vous êtes unique. Inutile de vouloir faire la même chose ou mieux, contentez-vous de faire ce qui vous caractérise, d’être vous-mêmes. Apprenez du style et du fond des autres, mais restez-vous mêmes, ne tentez pas de ressembler à autrui, et ne croyez pas que vous ferez mieux. Vous ferez forcément différemment, et tout comme l’auteur que vous jugez, vous aurez vous aussi votre lot de détracteurs qui penseront pouvoir faire mieux que vous et sauront tout mieux que vous. A chacun son lot de trolls ^_^
Comme dit en 1, faites les choses pour vous faire plaisir, pas pour de mauvaises raisons, sans quoi vous risquez de vous rendre compte que finalement, écrire est une tâche bien plus difficile que ce que vous pensiez….
4) Tout a déjà été dit!
L’exact inverse de l’idée reçue précédente, consiste à croire que tout a déjà été dit sur tout. Je me souviens que quand j’ai publié mon ouvrage sur la purification, plusieurs personnes m’ont dit que plein d’auteurs avaient déjà traité le sujet et qu’il n’y avait rien à en dire de plus. En réalité, ils ne savaient absolument rien de ce que contenait le livre et il leur a bien fallu avouer par la suite leur erreur (sauf les trolls évidemment), mais cela montre à quel point nous sommes toujours prompts à croire que tout est dit. C’est une terrible erreur. Certes beaucoup de choses ont été dites ou écrites, dans notre milieu ou dans les autres catégories de livres, mais votre parcours est forcément unique. Vouloir communiquer sur un thème « déjà vu » implique de le faire de manière personnelle, en apportant ce que votre vie vous a permis de découvrir et de comprendre sous un autre angle que celui classiquement admis. Aucun sujet ne sera jamais épuisé, cela demandera simplement de toujours creuser plus profondément, d’une autre manière ou dans une autre direction que celles qui avaient été prises jusque là.
Inspirez-vous des romans de ce point de vue. Des polars il y en a eu des milliers, et pourtant il en sort régulièrement des nouveaux absolument fantastiques et totalement novateurs, alors mêmes qu’ils reprennent des éléments « classiques » en apparence. Un livre est ce que vous en faites!
Bref, une seule consigne, toujours la même: écrivez pour vous faire plaisir avant tout. On s’en fou que certains thèmes aient été traités, on s’en fou que votre style ne soit pas parfait, on s’en fou de savoir si cela se vendra ou non. Tout ce qui importe, c’est que vous soyez heureux d’écrire. Si tel est le cas, alors vous aurez déjà tout gagné, et plus encore!
Ici se termine cette première partie. A très vite pour la suite!
Bonjour,
Je viens de lire le « post » « Mes conseils aux auteurs en herbe (Partie 1) » génial , c’est rempli de précieux chemins pour ne pas se perdre…
A suivre…
Amicalement
Teddy